La guerre en Syrie entre en contexte global

À PARTIR DE 2018, CELA APPARAIT QUE LA guerre en Syrie risquait de s'acheminer vers une fin que peu de personnes de la communauté internationale souhaitaient. Oui, l'EIIL était sur le point de vaincre en tant que force de combat conventionnelle, mais le régime du président syrien Bashar Assad, soutenu par la Russie et l'Iran, contrôlait plus de la moitié du pays. À peine sept semaines plus tard, la fin du conflit n’est nulle part. Au lieu de cela, la guerre en Syrie se développe comme une tumeur: elle s'aggrave dans certaines régions et infecte les États environnants. Ce qui a commencé comme un soulèvement civil il y a sept ans ressemble davantage à un conflit international dans lequel les États patrons remplacent leurs mandataires. Depuis le 3 février, les avions de quatre pays différents ont été abattus au-dessus de la Syrie. Un avion russe a été touché par des combattants de l'opposition syrienne. La Turquie dit que des combattants kurdes ont abattu l'un de ses hélicoptères. Un F-16 israélien a été abattu par le régime syrien après que l'avion eut effectué des raids en Syrie. Et Israël dit avoir abattu un drone iranien pénétrant dans l'espace israélien de Syrie. De plus, les forces américaines se sont affrontées aux forces mercenaires russes qui avaient attaqué les forces kurdes soutenues par les États-Unis. Cette gamme vertigineuse de conflits et d'alliances qui se chevauchent et se font concurrence s'est affaiblie par rapport à la guerre qui a éclaté en 2011. «La plupart des conflits que vous voyez maintenant n'ont rien à voir avec la Syrie», a déclaré Joost Hiltermann, directeur du Moyen-Orient et Programme Afrique du Nord à l'International Crisis Group. "Ils se trouvent juste être combattus là-bas."