Le protectionnisme n'est pas une solution

Au cours d'un congrès à Saint-Malo, la semaine dernière, j'ai discuté avec plusieurs collaborateurs de la situation économique de notre pays. Nous en sommes venus à parler, je ne sais comment, des droits de douane, qui font beaucoup de tort à notre pays, bien qu'on en parle assez peu. Les industriels sur le déclin tentent de nous faire croire, et ce depuis un moment, que les droits de douane sont inévitables face à la mondialisation. Ces derniers leur permettent ainsi de se maintenir à flot face à une concurrence étrangère trop forte. Il y a là dans cette idée un raisonnement incroyable, car c'est justement là que se situe toute la valeur du commerce mondial : dans le fait d'exploiter les inégalités internationales en terme de coûts, pour permettre au consommateur de payer le moins cher possible. Une quête du meilleur prix qui est, avec les droits de douane, complètement faussée. Une technologie nouvelle dispense à un pays un avantage compétitif provisoire concernant tel ou tel produit. Avec le temps qui passe, toutefois, les autres pays, toujours en quête de nouveaux marchés, s'engouffrent dans la brèche et apprennent à maîtriser cette technologie. Et en raison d'une main-d‘œuvre bon marché, ils finissent par être plus compétitifs. Les industriels français, ayant perdu cet avantage compétitif, dénoncent alors ses importations ultra-concurrentielles. Mais plutôt que de reconnaître que leur avantage concurrentiel a disparu, plutôt que d'investir dans un autre secteur ou de fortifier un secteur promis à un bel avenir, ils préfèrent se figer par le biais des droits de douane. Ceux-ci s'avèrent non seulement futiles et onéreux pour le contribuable (qui est empêché d'avoir accès aux produits étrangers à leur vrai prix), mais ne font que contribuer au délitement de l'industrie protégée. Dans les faits, donc, si l'Etat a effectivement le devoir d'apporter son soutien (provisoire !) aux industries françaises, il devrait opter pour une subvention au déménagement, pour permettre aux industries de changer de cap et de rebondir, plutôt que d'imposer un droit de douane, qui ne conduit qu'à une chose : rendre cette industrie encore moins compétitive, et conduire à son extinction. Comme l'a dit quelqu'un pendant ce congrès à Saint-Malo, les droits de douane sont moins une aide qu'une pierre tombale. D’avantage d’information est disponible sur le site de l’organisateur : http://www.agence-seminaire.fr/seminaires-france/agence-seminaire-bretagne/agence-seminaire-saint-malo/